
Dans cet article, nous allons passer en revue les commandes les plus importantes à connaître pour bien commencer sous Linux.
- Introduction
- Pré-requis :
- 1 – Afficher le répertoire
- 2 – Lister les fichiers
- 3 – Changer de répertoire
- 4 – Créer un répertoire
- 5 – Créer un fichier
- 6 – Supprimer un fichier ou un répertoire
- 7 – Déplacer ou renommer des fichiers/dossiers
- 8 – Afficher le contenu d'un fichier
- 9 – Modifier les permissions des fichiers et répertoires
- 9.1 – Comment modifier ces permissions ?
- 9.2 – Comment fonctionne la notation octale des permissions sous Linux ?
- 10. Gestionnaire des tâches
- Conclusion
Introduction
Maîtriser les commandes de base sous Linux est indispensable pour tout utilisateur, qu’il soit débutant ou avancé. Ces commandes permettent de naviguer aisément dans le système, de manipuler des fichiers, de gérer les permissions et d’optimiser les ressources. Les comprendre vous permettra non seulement de travailler efficacement dans un environnement de serveur, mais aussi de tirer le meilleur parti de votre installation Linux.
Pré-requis :
Avant de commencer, voici ce dont vous avez besoin pour suivre ce tutoriel :
- Un accès à une distribution Linux (Debian, Ubuntu, CentOS, etc.).
- Si vous n’avez pas encore installé Linux, vous pouvez suivre mon article Installation de Debian 12 sur virtualbox.
- Un terminal : Toutes les commandes seront exécutées dans le terminal. Vous pouvez utiliser :
- Le terminal natif de votre distribution Linux.
- Un accès SSH à distance si vous utilisez un serveur Linux.
- Connaissances de base en informatique : Familiarité avec la navigation dans les fichiers et dossiers sous Windows ou macOS.
- Droits d’utilisateur : Certaines commandes peuvent nécessiter des droits d’administrateur (
root
). Si c’est le cas, vous pouvez utilisersudo
devant la commande pour obtenir les privilèges nécessaires. - Putty : Copier/coller de façon rapide grâce à Putty.
Changer d’utilisateur avec su -
La commande su -
est utilisée pour changer d’utilisateur dans un environnement Linux. En particulier, elle est couramment utilisée pour passer en tant que root (administrateur du système) tout en chargeant l’environnement complet de cet utilisateur.
Cela vous demandera d’entrer le mot de passe root avant d’avoir accès à ses privilèges.
1 – Afficher le répertoire
La commande pwd
vous permet de connaître le répertoire dans lequel vous vous trouvez actuellement. C’est une commande très utile pour vous orienter dans l’arborescence de votre système de fichiers.

Exemple :
pwd
2 – Lister les fichiers
La commande ls
affiche la liste des fichiers et des répertoires dans le répertoire courant. Voici plusieurs variantes avec leurs options utiles :

Exemple :
ls
2.1 – Lister les fichiers en détail
Affiche la liste des fichiers avec des informations détaillées comme les permissions, le propriétaire, la taille, et la date de dernière modification.

Exemple :
ls -l
2.2 – Lister tous les fichiers, y compris les fichiers cachés
Affiche tous les fichiers, y compris ceux dont le nom commence par un point (.), qui sont normalement cachés.

Exemple :
ls -la
2.3 – Lister uniquement les répertoires, triés par date de modification
Affiche uniquement les répertoires (d pour « directory ») dans le répertoire courant, triés par date de modification (du plus récent au plus ancien).

Exemple :
ls -ltd */
2.4 – Afficher tous les fichiers triés par date
Affiche tous les fichiers et répertoires, triés par date de modification (du plus récent au plus ancien).

Exemple :
ls -lt
3 – Changer de répertoire
La commande cd
est utilisée pour naviguer entre les répertoires dans un système Linux.

Exemple :
cd /home/mikn/je_suis_ici
3.1 – Remonter d’un répertoire
La commande cd ..
permet de remonter d’un niveau dans l’arborescence des répertoires, c’est-à-dire revenir au répertoire parent.

Exemple :
cd ..
3.2 – Aller dans le répertoire personnel
Si vous tapez simplement cd
sans aucun argument ou cd ~
, vous serez redirigé vers votre répertoire personnel (souvent /home/user
) et repéré grâce à ~
.

Exemple :
cd
3.3 – Aller dans le répertoire précédent
Utilisez cd -
pour revenir au dernier répertoire visité avant le répertoire actuel.

Exemple :
cd -
4 – Créer un répertoire
La commande mkdir
(make directory) permet de créer un ou plusieurs répertoires.

Exemple :
mkdir nouveau_dossier
Créer plusieurs répertoires à la fois
Vous pouvez créer plusieurs répertoires en une seule commande, en spécifiant chaque nom de répertoire séparé par un espace.
Exemple : mkdir dossier1 dossier2 dossier3
Si le nom de votre répertoire contient plusieurs mots avec des espaces, vous devez entourer le nom du répertoire avec des guillemets ("
ou '
ou encore _ entre chaque mot) pour éviter que chaque mot soit traité comme un nom de répertoire distinct.
5 – Créer un fichier
La commande touch
permet de créer des fichiers vides ou de mettre à jour la date d’accès d’un fichier existant.

Exemple :
touch fichier
6 – Supprimer un fichier ou un répertoire
La commande rm
supprime des fichiers, et avec l’option -r
, elle peut supprimer des répertoires.

Exemple pour supprimer un fichier :
rm fichier
Exemple pour supprimer un répertoire :
rm -r dossier/
7 – Déplacer ou renommer des fichiers/dossiers
La commande mv
vous permet de déplacer ou renommer des fichiers ou des répertoires.

Exemple pour renommer un fichier :
mv ancien_mikn nouveau_mikn
Exemple pour déplacer un fichier :
mv fichier /nouveau_chemin/
8 – Afficher le contenu d’un fichier
La commande cat
permet d’afficher le contenu d’un fichier dans le terminal.

Exemple :
cat mikn
9 – Modifier les permissions des fichiers et répertoires
Sous Linux, chaque fichier ou répertoire possède un ensemble de permissions qui déterminent qui peut lire, écrire ou exécuter le fichier. Ces permissions sont divisées en trois groupes :
1 – Le propriétaire (l’utilisateur qui a créé le fichier).
2 – Le groupe (les utilisateurs du même groupe que le propriétaire).
3 – Les autres (tous les autres utilisateurs).

Analyse détaillée :
Type d’élément :
d
au début indique qu’il s’agit d’un répertoire (directory). Si c’était un fichier ordinaire, ce serait un -
à la place.
Permissions :
rwx
: Le propriétaire (mikn
) a les permissions de lecture (r), écriture (w), et exécution (x).
r-x
: Le groupe (root
) a les permissions de lecture (r) et exécution (x), mais pas d’écriture (w) (-
).
r-x
: Les autres utilisateurs (ceux qui ne sont ni propriétaires ni membres du groupe) ont aussi les permissions de lecture (r) et exécution (x), mais pas d’écriture (w) (-
).
Nombre de liens :
Le nombre 4 indique le nombre de liens vers ce répertoire (Répertoire lui-même, répertoire parent, les sous répertoires ou fichiers contenus dans « je_suis_ici »)
Propriétaire/Groupe :
Propriétaire : mikn
est l’utilisateur qui possède ce répertoire. Le propriétaire a des permissions complètes sur ce répertoire (lecture, écriture, et exécution).
Groupe : root
est le groupe auquel ce répertoire appartient. Les membres du groupe root
ont des permissions limitées : ils peuvent lire et entrer dans le répertoire (exécution), mais ils ne peuvent pas modifier son contenu (pas de permission d’écriture).
Taille :
4096
représente la taille du répertoire en octets. Il s’agit d’une taille standard pour un répertoire vide ou contenant quelques entrées sous Linux.
Résumé des permissions sur le dossier « je_suis_ici »:
- Propriétaire (
mikn
) : Peut lire, écrire et exécuter le répertoire. Cela signifie qu’il peut modifier son contenu, y ajouter des fichiers, en supprimer, et entrer dans ce répertoire. - Groupe (
root
) : Peut lire et exécuter le répertoire, mais ne peut pas y ajouter ou modifier des fichiers. - Autres utilisateurs : Ont les mêmes permissions que le groupe, c’est-à-dire lecture et exécution, mais pas d’écriture.
9.1 – Comment modifier ces permissions ?
Pour modifier les permissions d’un fichier ou d’un répertoire, on utilise la commande chmod
avec des options pour indiquer les permissions souhaitées.

Si vous vouliez, par exemple, donner la permission d’écriture au groupe root
, vous utiliseriez la commande suivante :
chmod g+w je_suis_ici
Si vous souhaitiez retirer la permission d’exécution pour les autres utilisateurs, vous pourriez exécuter :
chmod o-x je_suis_ici
9.2 – Comment fonctionne la notation octale des permissions sous Linux ?
Les permissions possibles sont :
- r : Lecture (read), valeur = 4
- w : Écriture (write), valeur = 2
- x : Exécution (execute), valeur = 1
- – : Aucune permission, valeur = 0
Pour chaque groupe d’utilisateurs (propriétaire, groupe, autres), on additionne les valeurs correspondant aux permissions qu’on souhaite leur accorder.
Notation octale des permissions :
7
(rwx) : Lecture (4) + Écriture (2) + Exécution (1) = 76
(rw-) : Lecture (4) + Écriture (2) = 65
(r-x) : Lecture (4) + Exécution (1) = 54
(r–) : Lecture seule (4) = 40
(—) : Aucune permission = 0
Exemple avec des valeurs courantes :
Octal | Propriétaire | Groupe | Autres | Signification |
777 | rwx | rwx | rwx | Tout le monde peut tout faire |
755 | rwx | r-x | r-x | Propriétaire a tout, les autres peuvent lire et exécuter |
775 | rwx | rwx | r-x | Propriétaire et groupe ont tout, les autres peuvent lire et exécuter |
644 | rw- | r– | r– | Propriétaire peut lire et écrire, les autres peuvent lire uniquement |

Exemple :
chmod 644 je_suis_ici
10. Gestionnaire des tâches
La commande top
qui est une des commandes de base Linux, utilisée pour surveiller en temps réel l’utilisation des ressources système, comme la consommation CPU, la mémoire, et les processus en cours. Elle affiche une liste des processus les plus actifs sur le système, triés par défaut par l’utilisation du processeur.
Avec top
, vous pouvez :
Tuer des processus en utilisant leur PID (Process ID).
Voir l’utilisation de la mémoire et du CPU.
Surveiller les processus qui consomment le plus de ressources.

Exemple :
top
htop
Une alternative plus conviviale est la commande htop
, qui offre une interface plus intuitive et visuelle pour surveiller l’activité du système. Elle permet également de filtrer et trier les processus plus facilement.
Conclusion
En maîtrisant ces commandes de base sous Linux, comme ls
pour lister les fichiers, cd
pour naviguer entre les répertoires, et chmod
pour gérer les permissions, vous serez mieux équipé pour gérer efficacement votre système. Ces outils vous permettent de manipuler les fichiers, les répertoires, et les processus avec plus de contrôle et de précision.
De plus, l’utilisation de commandes avancées comme htop
pour surveiller les ressources système vous aidera à mieux comprendre les performances de votre machine et à gérer les tâches en cours. Que vous soyez un débutant ou un utilisateur expérimenté, ces commandes sont essentielles pour tout environnement Linux, que ce soit pour un usage personnel ou professionnel.
N’hésitez pas à consulter également notre article sur Configurer l’Authentification SSH avec Clés Publiques sur Linux.
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